Vouvray moelleux 1990

Un grand dîner de fin d'année et un foie gras maison sont l'occasion d'une mini-horizontale de Vouvray moelleux du millésime 1990.

Un Vouvray le Marigny du domaine des Aubusières, un Vouvray Goutte d'Or de François Pinon et un Vouvray Clos du Bourg 1ère trie du domaine Huet ont été sortis de cave et servis dans cet ordre pour la circonstance.

Millésime glorieux, solaire et très accompli, il a permis au très versatile cépage chenin de révéler une expression très séduisante due à l'intensité de la pourriture noble (botrytis), que seules 1997, 2003 et 2005 ont ensuite égalé. A 16 ans d'âge, ces vins sont entrés dans leur phase de maturité.

Le premier vin exprime toute la finesse des sols argilo-calcaires, avec un nez très élégant de miel d'acacia. Sa texture est très élancée et svelte, avec des notes finement citronnées, encore sur la réserve. De loin, le plus jeune et fringant des trois vins, également le plus digeste par sa tension et sa relativement faible concentration en sucre.

Le second vin est plus évolué, avec un nez exotique de mangue fraîche et d'agrumes confits. Très riche et ample en bouche, il présente un fruit onctueux et suave, d'une très grande richesse en sucre résiduel, aisément supportée par une trame acide que seul le chenin est capable d'offrir. Idéalement équilibré entre richesse et fraîcheur, ce vin s'accorde à merveille au foie gras et présente toute la gourmandise épanouie d'un grand liquoreux de Loire. On pressent qu'il a encore de nombreuses années devant lui, et il est le plus complet et harmonieux des trois.

Le troisième vin est de loin le plus exubérant, avec sa robe ambrée de vieil or, et son nez d'orange confite au touches caramélisées, rôties, vieux miel et cassonade. Très opulent, avec une sucrosité très présente mais jamais envahissante, ce vin puissant et profond exprime toute la générosité solaire du millésime. C'est une très belle bouteille mais un équilibre plus marqué par la fraîcheur de l'acidité est préférable pour s'accorder avec le foie gras.